Catherine McClellan, Ph. D., discute des moyens de prévenir l’intimidation et de promouvoir la gentillesse.
Evo Terra (hôte) : Malheureusement, les comportements d’intimidation parmi les enfants sont encore beaucoup trop courants. Il n’est probablement pas surprenant d’apprendre que les enfants handicapés sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes d’intimidation. Allons chercher plus d’informations à ce sujet avec la Dre Catherine McClellan, psychologue clinicienne à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland.
Bienvenue dans « Healing Heroes PDX », la série de balados des spécialistes de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Allons chercher plus d’informations sur les efforts de lutte contre l’intimidation avec la Dre Catherine McClellan, psychologue clinicienne à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Dre McClellan, merci beaucoup d’être avec nous pour parler de ce sujet important.
Dre Catherine McClellan : Merci beaucoup. Je suis psychologue clinicienne et chef de la santé comportementale ici à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. J’ai la chance de travailler au sein d’une équipe multidisciplinaire dont l’objectif est d’améliorer la qualité de vie de tous nos patients.
Hôte : Comme je l’ai mentionné au tout début de cet épisode, Dre McClellan, les enfants handicapés sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes d’intimidation à l’école. Voyez-vous cela chez les enfants que vous soignez aux Hôpitaux Shriners pour enfants?
Dre Catherine McClellan : Oui. Malheureusement. En fait, nous savons que les jeunes handicapés sont deux à trois fois plus susceptibles d’être la cible d’intimidateurs. Cela inclut les jeunes handicapés du fonctionnement physique, développemental, intellectuel ou sensoriel. Nous constatons quotidiennement l’impact de l’intimidation sur nos patients. Cela peut donc inclure des patients qui ont peur d’aller à l’école ou qui deviennent déprimés à cause du harcèlement qu’ils subissent en raison de leurs différences. Nous voyons également des jeunes qui choisissent de ne pas adhérer à leurs traitements de santé, comme le port d’un appareil orthopédique pour leur scoliose, par peur d’être différents et, par conséquent, d’être davantage la cible d’intimidation.
Hôte : C’est un effet secondaire malheureux auquel je n’avais pas vraiment pensé. Qu’est-ce que ce genre de comportement fait aux enfants? Qu’est-ce qui les arrête, les empêche de faire pour leurs traitements? Je veux dire, je peux imaginer au niveau de l’interaction sociale, mais de choisir de ne pas faire les choses qu’ils doivent faire pour leur santé? C’est une chose vraiment terrible, n’est-ce pas?
Dre Catherine McClellan : Tout à fait. C’est vraiment regrettable, car de nombreuses souffrances peuvent être évitées en adoptant certains de ces comportements de santé préventifs.
Hôte : Je n’aime pas devoir être si précise, mais quels sont les différents types d’intimidation dont les parents d’enfants handicapés devraient être conscients?
Dre Catherine McClellan : Nous savons qu’il existe environ six types courants d’intimidation. Cela inclut certains des cas les plus évidents que nous connaissons, soit l’intimidation physique, verbale et émotionnelle. Mais il existe également des inquiétudes concernant le harcèlement racial, sexuel et la cyberintimidation. Les enfants ayant des besoins spéciaux sont ciblés par les intimidateurs en raison de facteurs comme la vulnérabilité physique, les problèmes de compétences sociales, ainsi que le fait qu’ils se retrouvent dans des environnements tout simplement intolérants à l’égard de leurs différences.
Hôte : Alors, que devraient faire les parents, les grands-parents ou les autres personnes qui s’occupent d’enfants handicapés? Ils doivent savoir ce qui arrive aux enfants. Et je sais que les enfants ne sont pas souvent susceptibles d’en parler à leurs parents. Les parents doivent donc entamer la conversation. Comment pouvons-nous la démarrer? Comment pouvons-nous avoir une conversation avec notre enfant sur l’intimidation?
Dre Catherine McClellan : C’est une question vraiment fantastique. Je pense qu’il existe deux types de conversation sur l’intimidation. Le premier, c’est la discussion à un très jeune âge. Le deuxième, c’est lorsqu’un parent est préoccupé, car il croit que son enfant pourrait vivre de l’intimidation. À plus long terme, ces conversations débutent à la naissance, sans être nécessairement directes. Mais il faut montrer à votre enfant comment il mérite d’être traité et établir un canal ouvert de communication très tôt. Enseigner le respect, l’amour inconditionnel et la compréhension à votre enfant le prépare et le rend moins vulnérable à l’intimidation. De plus, faire preuve de gentillesse et de compassion envers autrui, d’une façon constante, montre à votre enfant que chaque personne mérite d’être traitée avec respect et gentillesse. C’est une autre façon de protéger nos jeunes contre l’intimidation. Les parents peuvent aussi aider en encourageant leur enfant à participer à des activités sociales inclusives, à développer des amitiés saines et à établir des connexions sociales, car nous savons que cela a un effet très protecteur contre l’intimidation.
En revanche, lorsqu’un parent ou un soignant commence à s’inquiéter par rapport à l’intimidation, il peut amorcer la discussion avec son enfant en lui posant gentiment des questions sur ses relations sociales, les personnes avec qui il s’entend bien et les personnes avec qui il s’entend moins bien. Comme vous l’avez mentionné, il n’est pas rare que des enfants aient peur de dire à leurs parents qu’ils sont victimes d’intimidation. Et certains jeunes ayant des difficultés de communication sociale peuvent même avoir du mal à reconnaître qu’ils sont victimes d’intimidation.
Il peut être important de prêter attention aux signes d’intimidation. Ainsi, certains signes que vous pourriez observer incluent des changements d’humeur, un enfant qui ne veut plus aller à l’école ou participer à des activités sociales, des jeunes qui commencent à avoir de nouveaux troubles du sommeil, de nouveaux problèmes physiques, notamment des maux de ventre et des maux de tête. Nous voyons souvent des jeunes avoir une baisse de leurs résultats scolaires, rentrer à la maison avec des biens manquants ou endommagés, et parfois même montrer des signes de blessures physiques. Tout ceci peut être des signes particulièrement auxquels il faut prêter attention si votre enfant, pour une raison quelconque, ne semble pas se sentir à l’aise ou ne vous donne pas d’informations sur ce qui se passe dans sa vie sociale.
Hôte : Oui. Et je suppose que, évidemment, si un parent ou le soignant d’un enfant est victime d’intimidation, vous devez lui offrir beaucoup de soutien. Vous devez accueillir la conversation, même si cela peut être très inconfortable pour vous. Passons à l’étape suivante. Vous êtes parent, vous découvrez que votre enfant est la victime d’un intimidateur, ou qu’une sorte de harcèlement est en train de se produire. Ou plutôt, réfléchissons-y sous un angle différent. Avant de poser cette question, voyons ceci : et si c’était leur enfant qui était l’intimidateur? Que se passerait-il si le parent découvre que son enfant exprime ces comportements d’intimidation envers d’autres enfants? Quelle est la meilleure façon de gérer cette situation?
Dre Catherine McClellan : Vous avez vraiment un excellent point. Les enfants victimes d’intimidation intimident souvent eux-mêmes. Honnêtement, la première chose qu’un parent devrait faire s’il apprend que son enfant est victime d’intimidation ou que son enfant intimide les autres, c’est de prendre un moment et de chercher du soutien pour eux-mêmes, par exemple en discutant avec un ami pour se calmer. Certaines personnes ont besoin d’un niveau de soutien plus élevé. Mais nous voulons que les parents soient capables de faire preuve de force et qu’ils puissent se réguler pour donner un modèle à leur enfant.
La première chose, encore une fois, par rapport aux enfants qui sont victimes d’intimidation, c’est de commencer par féliciter votre enfant d’avoir eu le courage de partager cette information avec vous. Vous voulez absolument rappeler à votre enfant que ce n’est pas de sa faute. Et demandez à votre enfant s’il souhaite que vous l’aidiez d’une manière spécifique.
Lorsque vous avez un enfant victime d’intimidation, un bon point de départ est de parler avec les enseignants et les directeurs d’école. Les meilleures approches contre l’intimidation incluent celles qui ciblent les compétences d’affirmation de soi chez les enfants, mais qui éduquent également les pairs sur les moyens de soutenir les jeunes handicapés et sur ce qu’il faut faire lorsqu’ils observent un pair intimider un élève handicapé. Il est donc important de savoir que l’intimidation fondée sur un handicap, qui crée un environnement hostile pour votre enfant, peut constituer du harcèlement. Et c’est quelque chose qu’il faut absolument aborder avec l’école.
En ce qui concerne les enfants qui sont eux-mêmes intimidateurs, bon nombre d’entre eux présentent en fait les mêmes préoccupations que ceux qui sont en victimes. Ils sont en retard dans le développement de certaines de leurs compétences et peuvent souffrir de dépression et de déprime. Ces jeunes méritent une intervention et un soutien tout autant que les enfants victimes d’intimidation.
Hôte : C’est un bon point. Je pense que nous devons tous nous en souvenir. Je sais qu’en tant que psychologue clinicienne, vous vous occupez des enfants eux-mêmes, mais aussi des membres de leur famille. Alors, quel genre de conversations avez-vous avec une famille qui a un enfant handicapé est victime d’intimidation de la part de ses pairs?
Dre Catherine McClellan : J’aime avoir une conversation avec les parents sur les façons dont ils peuvent soutenir leur enfant grâce à une formation à l’affirmation de soi. Nous voulons vraiment que les jeunes soient capables d’avoir une réponse calme et ennuyeuse face à leur intimidateur, car nous savons que cela est réellement efficace. Des réponses telles que « D’accord, comme tu veux » ou « Recule » sont suffisamment neutres pour ne pas agacer les autres, mais démontrent de l’assurance. Vous pouvez faire un jeu de rôle à la maison ou pratiquer ce qu’il faut faire dans différentes situations. Ainsi, si votre enfant se retrouve dans cette situation, il sait ce qu’il peut faire pour aider à atténuer l’intimidation.
De plus, de nombreux jeunes handicapés disposent d’un plan d’éducation individualisé à l’école. Grâce à ce plan, l’école peut souvent mettre en place des ressources supplémentaires pour protéger les enfants contre l’intimidation et les inciter à s’engager davantage socialement, car nous savons que l’engagement social est protecteur.
Hôte : Avant de terminer avec vous, Dre McClellan, je tiens à mentionner que le Jour de l’unité aura lieu le 18 octobre prochain et que le personnel de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland portera de l’orange ce jour-là pour montrer sa solidarité envers la gentillesse, l’acceptation et l’inclusion, ce qui enverra un message visible selon lequel aucun enfant ne devrait jamais être victime d’intimidation. L’équipe des Hôpitaux Shriners pour enfants vous invite à la rejoindre et à publier sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-clic #unityeveryday. En un seul mot.
Dre McClellan, merci beaucoup d’avoir été là avec moi et pour tous vos efforts pour contribuer à la sensibilisation. Encore une fois, il s’agissait de la Dre Catherine McClellan, psychologue clinicienne à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Pour plus d’informations, veuillez visiter notre site Web à shrinersportland.org. Si vous avez trouvé ce balado utile, partagez-le sur vos réseaux sociaux et consultez l’intégralité de notre bibliothèque de balados pour les sujets qui vous intéressent.
Je m’appelle Evo Terra et cela conclut cet épisode de « Healing Heroes PDX » avec l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Merci de nous avoir écoutées.
À propos de l’invité(e)
Catherine B. McClellan
Catherine McClellan, Ph. D., est une psychologue clinicienne agréée qui a beaucoup d’expérience dans des établissements de soins de santé au sein d’une équipe multidisciplinaire. Elle est diplômée du Reed College, a obtenu son doctorat à la West Virginia University et a effectué son internat au Children’s Hospital of Orange County à Orange, en Californie. La Dre McClellan a terminé son internat au University of South Carolina/Richland Children’s Hospital à Columbia, en Caroline du Sud.
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